Une vinaigrette qui fait monter la sauce

Il s'agit d'une vinaigrette. Non ce n'est pas la sauce que La Fontaine appréciait peut-être dans sa salade, mais d'un petit bijou que les dames de la haute société des XVIIIe et XIXe siècles portaient soit en sautoir soit dans leur réticule. En effet, avec la mode des tailles de guêpe et donc des corsets trop serrés, beaucoup de dames s'évanouissaient, on disait qu'elles tombaient en pâmoison. Pour remédier à cela et depuis le moyen-âge, on leur faisait respirer des sels solides. Plus tard, on utilisa du vinaigre aromatisé, adouci par une huile essentielle de fleur. D'où notre nom de vinaigrette pour cette boîte précieuse, faite de cristal et d'or et qui était l'accessoire indispensable et raffiné d'une dame de la haute société de l'Empire. La boîte de cristal taillé s'ouvre grâce à un fermoir d'or qui laisse apparaitre une minuscule grille, en or elle aussi, finement travaillée et représentant la fable Le Corbeau et le Renard. Sous cette grille articulée à fines charnières se trouve une éponge naturelle de la même époque que l'on imbibait de vinaigre parfumé. Aujourd'hui encore on peut sentir l'ancien délicat parfum conservé dans la petite éponge, senteur qui a traversé le temps.

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